Encourager activement les solutions numériques africaines, c’est se donner plus de moyens pour réussir la révolution digitale en cours. L’appel d’un entrepreneur de la tech africaine aux dirigeants du continent. Par Amadou Diawara, fondateur et PDG de Kingui Social Mesdames et Messieurs les Dirigeants Africains, Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous rappeler à quel point la portée de vos décisions présentes et futures sera décisive pour nous, les jeunes générations du continent. Portés par l’Histoire en marche, nos pays vont, une fois encore, devoir faire preuve d’abnégation et d’inventivité pour se réinventer. Mais pour relever avec succès les défis de ce siècle, notre appropriation effective des nouvelles technologies sera primordiale, car elles sont la clé de la révolution numérique mondiale en cours. Avec une informatisation des économies africaines déjà bien lancée, nous avons dès aujourd’hui la possibilité de prendre en main notre avenir. En 2020, plus d’un milliard d’africains possèdent ainsi un téléphone mobile ; le taux de pénétration d’internet progresse partout tandis que les solutions numériques locales, telles que le très populaire mobile banking, sont en plein développement. À cet égard, il est révélateur de constater que le monde entier regarde désormais avec intérêt nos plus talentueux entrepreneurs. À leur manière, ces hommes et femmes sont les éclaireurs de notre continent ; les porteurs de flamme qui démontrent que nous pouvons être les maîtres de notre jeu. Mais pour que cette dynamique positive soit durablement enclenchée, encore faut-il que vous, dirigeants africains, nous aidiez à articuler cette voix continentale dans le débat mondial. Comment ? En étant de véritables acteurs de la promotion du numérique « Made in Africa », d’authentiques VRP de nos solutions digitales, et nos consommateurs les plus convaincus. En un mot comme en mille, il est grand temps d’encourager les solutions africaines, afin de poser les bases de cette souveraineté numérique et économique que nous appelons tous de nos vœux. Parmi les solutions africaines offertes par les nouveaux outils numériques, l’optimisation du sourcing (processus de recherche et d’évaluation entre différents fournisseurs/candidats pouvant répondre à un besoin spécifique d’une entreprise) est l’une des pistes les plus prometteuses. Particulièrement lorsque cette démarche repose sur le formidable levier d’action que constitue les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, WhatsApp, WeChat…), plébiscités par notre jeunesse.Ce sont de puissants moteurs de croissance de la tech continentale, accessibles par de multiples canaux (smartphones, tablettes, ordinateurs), et qui, prouvent, si besoin en était, que l’Afrique n’a aucun complexe à avoir vis-à-vis des géants numériques mondiaux. C’est dans cet état d’esprit que notre société, le groupe FAMIB, a mis en place un réseau social 100% africain, Kingui Social ; notre manière d’apporter notre pierre à l’édifice de la révolution numérique sur le continent. Conçu pour être un vecteur d’intégration et d’autonomie, Kingui Social propose ainsi, outre les fonctionnalités traditionnelles des réseaux sociaux, une marketplace pour acheter/vendre et comparer des produits ; une interface pour passer des appels vidéos et réaliser des visioconférences ou encore un suivi de l’actualité du numérique et de l’entrepreneuriat. Autant d’outils numériques mis à la disposition de notre communauté et qui s’avéreront décisifs dans la facilitation du sourcing. Mieux, la plateforme- qui est co-construite avec les utilisateurs, autour de leurs besoins, et en tenant compte de leurs retours permanents- est disponible dans toutes les grandes langues vernaculaires (bambara, peulh, wolof, kiswahili, lingala…) qui font la richesse linguistique de l’Afrique. C’est aussi cela le panafricanisme, l’unité d’une ambition (numérique) commune dans le respect des diversités propres au continent. En ce début de 21e siècle, nous comptons sur vous, Dirigeants Africains, pour que cette vision singulière portée par nos pères se renouvelle, afin d’être à la hauteur des nouveaux enjeux numériques de notre temps. C’est à ce prix que nous (re)gagnerons le respect et l’admirationdu reste du monde..